samedi 14 mai 2011

Santos et Uribe en prison ?

Surprenante déclaration du président de la République aujourd'hui à Buenaventura, qui mérite sûrement bien des commentaires, mais que nous nous contenterons pour le moment de citer et de laisser à l'appréciation des lecteurs. 

D'après un article d'El Tiempo, Juan Manuel Santos aurait en effet déclaré ne pas comprendre la polémique qui l'oppose à l'ex-président Alvaro Uribe Velez sur la reconnaissance ou non de l'existence d'un conflit armé en Colombie, un concept qui apparaitrait officiellement dans la Ley de victimas, la loi des victimes (nous avons déjà abordé cette question ici il y a une dizaine de jours). Selon le président, l'expression existe déjà "igualita", toute pareille, dans deux précédentes lois émises pendant le gouvernement de son prédécesseur, bien que celui-ci maintienne que reconnaitre un conflit armé dans le pays ouvre la porte à la reconnaissance d'un statut de belligérant aux différentes guérillas et qu'il défende plutôt l'usage de "menace terroriste". 

Mais Juan Manuel Santos ne s'est pas contenté de souligner le précédent passé inaperçu ou oublié par son contradicteur, il a également justifié la reconnaissance du conflit avec un argument peu banal :

"Si decimos que no hay un conflicto armado interno se restringe la capacidad de operación de nuestras fuerzas y el presidente Uribe, y quien fue su ministro de Defensa, hoy Presidente de la República, y los señores comandantes, nos vamos derecho a la cárcel, a la Picota".

"Si l'on dit qu'il n'y a pas de conflit armé interne, on restreint la capacité opérationnelle de nos forces ; et le président Uribe, celui qui  fût son ministre de la Défense, aujourd'hui Président de la République, et messieurs les commandants, nous allons droit en prison, à la Picota (la principale prison de Bogotá)"


Bogotá, le premier mai 2010. En marge du cortège syndical, des manifestants promènent un prisonnier à l'effigie du ministre
de la Défense Juan Manuel Santos. "Procès pour Uribe, maintenant ! Pour Santos, la prison, maintenant, pour crimes
contre l'humanité." Photo : D. Fellous/Libre arbitre

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